" SI PAREZCO LIBRE, ES PORQUE SIEMPRE CORRO."


(Jimi Hendrix)

11 de septiembre de 2010

Charles Baudelaire



Charles Baudelaire por Étienne Carjat







CHANT D'AUTOMNE



II



J'aime de vos longs yeux la lumière verdâtre,
Douce beauté mais tout aujourd'hui m'est amer,
Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l'âtre,
Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.



Et pourtant aimez-moi, tendre cœur! soyez mère,
Même pur un ingrat, même pour un méchant;
Amante ou sœur, soyez la douceur éphémère
D'un glorieux automne ou d'un soleil couchant.



Courte tâche! La tombe attend; elle est avide!
Ah! laissez-moi front posé sur vos genoux,
Goûter, en regrettant l'été blanc et torride,
De l'arrière-saison le rayon jaune et doux!



(... A mi querida amiga de Lyon)

II

Yo amo de tus ojos la luz verdosa,
dulce belleza, pero hoy todo me es amargo,
y nada, ni tu amor, ni el boudoir, ni el hogar
no me importan como el sol resplandeciente en el mar.

Y, sin embargo, ¡ámame, tierno corazón! sé madre,
lo mismo para un ingrato, lo mismo para un ruín;
amante o hermana, sé la dulzura efímera
de un glorioso otoño o de un sol poniente.

¡Corta tarea! ¡La tumba espera; está ávida!
¡Ah déjame, mi frente puesta en tus rodillas,
gustar, añorando el estío blanco y tórrido,
del otoño el rayo amarillo y dulce!